Les Impromptus / Part 2 _ Space between

27 février – 14 mars 2010

Avec : Alexandre Barth, Cécile Bethléem, Maxime Bondu, Morgan Danveau, Harold Guérin, Aline Morvan, Arnaud Pearl, Gaëlle Rétière et Élise Sorin.

Monstrare, lors de ses expositions, invitent les artistes à réfléchir leurs pièces en fonction de la thématique et du lieu dans lesquelles elles prennent place. Certaines installations, imprégnées de l’espace d’exposition, dépassent alors le simple cadre de la pièce scénographiée, les oeuvres prenant part à l’histoire et à l’architecture s’entendant comme des installations spécifiques aux lieux. De ce constat, l’équipe de Monstrare a été amenée à se poser la question de la transmission d’une oeuvre hors de son contexte initial, de la diffusion d’une pièce après sa monstration.

Cette exposition est réalisée grâce au soutien de la Ville de Grenoble, de la DRAC Auvergne Rhône-Alpes, de la Région Auvergne Rhône-Alpes, du Conseil départemental de l’Isère, de la Régie du Téléphérique et de fonds privés grâce aux mécénats d’entreprises et de particuliers. Monstrare reçoit le soutien de la ville de Brest, du Conseil Général Finistère, du Conseil Régional de Bretagne et de Tanguy Matériaux, et remercie l’imprimerie Laville, spécialiste de l’impression en relief pour la réalisation de l’œuvre de Cécile Bethléem.

Crédit photographie : Centre d’art bastille

Autour de l’exposition

Entretien entre Nicolas Strumphski, journaliste et, les deux ‘initiateurs’ de cette exposition, Bénédicte Le Pimpec et Cyril Jaquillard.

NS- Nous voici dans le centre d’art bastille à l’occasion de l’exposition Space between, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

BLP- Je mène actuellement une recherche dans le domaine de l’art contemporain, sur la réécriture de faits par les artistes, notamment par le biais de la fiction. Nous avons eu envie de connaître à la base le rapport que les artistes pouvaient entretenir avec leurs propres archives.

NS- Pouvez-vous nous en dire davantage ?

CJ- L’archive nous semble être très présente dans le travail des artistes. C’est non seulement un moyen d’appréhender les évènements, mais aussi d’avoir des ‘preuves’. Des traces du travail en amont des œuvres, durant leurs préparations, après l’exposition… Le travail de l’artiste passe donc par le document.
En effet, que ce soit dans les protocoles artistiques ou dans notre rapport à l’information et à la connaissance, les archives -au sens d’un ensemble de données conservées témoignant d’un temps- ont pris une place de plus en plus importante.

NS- Pouvez-vous nous expliquer le titre de l’exposition ?

BLP- Par le terme « space between » (espace entre) nous mettons à jour les rapports entre une œuvre, sa représentation et la documentation qui la constitue. Plusieurs questions nous ont animées lors de la préparation de l’exposition, à savoir les modalités de diffusion d’une pièce après sa monstration et, à ce moment là, quelle place prend le document vis à vis de l’œuvre en elle-même et dans le travail de l’artiste ? D’une problématique identique comment peut-on rendre compte d’une pièce lorsque sa documentation (son archive) en est la seule preuve d’existence ? Ces archives peuvent-elles devenir de nouvelles pièces et s’insèrent-elles dans un corpus réutilisable par l’artiste ?

NS- Pourriez-vous nous expliquer un peu plus les différentes pistes ?

BLP- Space between rassemble les points de vue de neuf artistes. Il y a cex qui travaillent avec le document durant toute la préparation de leur pièce par une collecte d’images et de textes. Ils considèrent l’archive comme un matériau. D’autres artistes ont des rapports que l’on pourrait qualifier de plus joueur au document. Utilisant la documentation comme des clés de compréhension du travail, comme la mise en scène de points d’accès aux pièces. Il y a aussi des rapports plus personnels aux pièces. Celles dont les documents ont une histoire particulière, celles qui relèvent de liens complexes avec des images antérieures, ou des évènements et d’autres qui sont extraites de la relation tenue entre le réel et l’imaginaire de l’artiste. Enfin, des artistes ré-interrogent leurs pièces, notamment parce que ces dernières ne sont montrables que dans un lieu précis. Alors se pose la question de ré-exposer ces pièces, de remontrer un travail lorsque l’œuvre n’est plus là, seulement en trace. Il y a sans cesse un retour entre des documents comme source du travail, des documents comme élaboration de la pensée et d’autres comme complément de présentation pour une exposition.

Monstrare

Monstrare est une structure (association loi 1901) qui œuvre pour la production et la diffusion de jeunes artistes et designers. Monstrare est né à la suite d’une première exposition éponyme en décembre 2007 à Brest. Monstrare, qui signifie « montrer » en latin, a également donné naissance au terme monstre au XIXe siècle. Ce mot évoque une réflexion liée à la monstration, pour nous, celle de l’art contemporain. À chaque exposition, un espace différent du précédent est investi. Cette volonté de mobilité constitue l’un des principes de l’association. La configuration du lieu est alors un élément important pour la mise en place d’une réflexion sur les différentes pratiques en jeu dans l’art d’aujourd’hui, avec une volonté de produire de nouvelles œuvres à chaque monstration. Cette position riche en expériences participe au dynamisme de notre action. Chaque exposition fait l’objet d’une communication la plus large possible et tend à viser tous les publics par la médiation proposée. Des scolaires aux aînés, la compréhension d’une exposition réside en l’échange et la discussion. Monstrare est soutenu par un réseau de partenaires privés et institutionnels et poursuit ses actions en région Bretagne tout en développant des projets sur d’autres territoires, en France comme à l’étranger.

(Re)voir…